PROJET DE LOI DE FINANCES RECTIFICATIVE 2025 COMMUNICATION DE MONSIEUR LE MINISTRE DU BUDGET AU CONSEIL NATIONAL DE LA TRANSITION

Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions Républicaines,
Mesdames et Messieurs les représentants du Comité National du
Rassemblement pour le Développement (CNRD),
Honorables Conseillers Nationaux,
Monsieur le Ministre Conseiller à la Présidence de la République, Chargé des
Relations avec les Institutions Républicaines,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Monsieur le Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée,
Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Diplomatique et Représentants
des Institutions Internationales accréditées en Guinée,
Madame la Gouverneure de la Ville de Conakry,
Madame la Présidente et Messieurs les Présidents des délégations spéciales des
communes de Conakry,
Mesdames et Messieurs les Hauts Cadres de l’Administration Publique,
Mesdames et Messieurs les membres du personnel de l’administration
parlementaire,
Mesdames et Messieurs les représentants du secteur privé et de la société
civile,
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
La tenue de cette plénière m’offre, une nouvelle fois, l’insigne honneur et le
privilège de m’adresser à votre auguste assemblée, pour vous présenter, au
nom du Gouvernement, le Projet de Loi de Finances Rectificative 2025,
modifiant les objectifs budgétaires initialement fixés dans la loi de finances
initiale 2025.
Ce projet de loi rectificatif tient compte de l’évolution récente du contexte
économique et social, tant sur le plan national qu’international, ainsi que des
nouvelles priorités du Gouvernement, en adéquation avec la dynamique de
refondation en cours, impulsée par Son Excellence, le Général Mamadi
DOUMBOUYA, Président de la République, et sous la coordination de
Monsieur Amadou Oury BAH, Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,
Honorables Conseillers Nationaux,
Depuis l’adoption de la Loi de Finances Initiale pour l’année 2025, plusieurs
facteurs ont impacté le contexte économique et social.
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A l’international, la persistance des tensions géopolitiques et commerciales,
notamment l’intensification du conflit russo-ukrainien, les instabilités au
proche orient, ainsi que la tension commerciale découlant des droits de
douane imposés par les Etats-Unis, constituent autant de facteurs
d’incertitudes pesant lourdement sur la croissance mondiale.
Sur le plan régional, les pays enregistrent la flambée des dépenses sécuritaires
ainsi que les conséquences du choc climatique dans un contexte de réduction
drastique de l’aide extérieure. Il en résulte d’importants déséquilibres
macroéconomiques, marqués par des soldes primaires en dessous du niveau
de stabilisation de la dette, des réserves de change inférieures à trois mois
d’importations, des taux d’inflation excédant 10%, des ratios entre le service
de la dette et les recettes fiscales supérieurs à 20%.
Sur le plan national, il convient de souligner l’engagement du Gouvernement
en faveur du retour à l’ordre constitutionnel, matérialisé par la tenue du
référendum constitutionnel le 21 septembre 2025 et la préparation des
prochaines échéances électorales. Pendant la période sous revue, et sur
implication personnelle du Président Mamadi Doumbouya, le gouvernement
a fait face à plusieurs dépenses non initialement prévues. Cette période a
également été marquée par la révision de la structure gouvernementale et la
poursuite des travaux d’infrastructures liés au vaste projet minier de
Simandou, véritable catalyseur du programme de développement socio-
économique durable et responsable « Simandou 2040 ».
Tous ces éléments justifient la révision des prévisions budgétaires initiales.
Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,
Honorables Conseillers Nationaux,
L’exécution du budget 2025 a été impactée par plusieurs éléments,
notamment :

la bonne tendance de la mobilisation des recettes induisant ainsi une
hausse significative des prévisions de 7 887,31 Mds (+22,4%) ;

le financement de certains projets d’investissement par des émissions
de titres d’Etat pour 5 679,3 Mds ;

le dépassement du niveau de paiement des arriérés antérieurs de
2 439 Mds à fin juillet 2025 par rapport à l’inscription initiale de
2 400 Mds ;

la provision supplémentaire de 700 Mds GNF pour le financement
des activités du chronogramme de la transition ;

la provision de 400 Mds GNF pour la prise en charge de la gratuité
de la Carte Nationale d’Identité (CNI) et de l’extrait de naissance
biométriques ;
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la prise en charge de l’indemnisation des victimes des évènements du
28 septembre 2009 pour 109 Mds GNF ;

le report de l’appui budgétaire attendu du FMI et de la Banque
Mondiale d’un montant de 1 638,3 Mds GNF, en attendant la
conclusion du programme économique et financier avec le FMI.
Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,
Honorables Conseillers Nationaux,
Il convient de rappeler que les agrégats macro-économiques ayant servi de
base à l’élaboration de la LFI 2025 ont fait l’objet d’actualisation. Ainsi, le
taux de croissance du PIB est révisé de 7,0% à 7,2%, tandis que les prix à la
consommation, en moyenne annuelle, enregistrent un recul de 1 point,
passant de 6,0% à 5,0%. Par ailleurs, le taux de change du franc guinéen par
rapport au dollar américain demeure stable, se maintenant à moins de 8 500
GNF pour 1 USD.
Les prévisions budgétaires, établies sur la base de ces nouvelles hypothèses
macroéconomiques et tenant compte des évolutions du contexte national et
international, ont été réajustées afin d’assurer une meilleure cohérence entre
les ambitions de développement du Gouvernement et les réalités
économiques encours.
Dans ce cadre, les prévisions de recettes sont désormais estimées à 43 063,46
Mds, soit une hausse de 22,4% par rapport à la LFI 2025. Cette progression
est principalement portée par la forte augmentation des recettes douanières
(+46,0%) et la croissance des recettes fiscales mobilisées par la Direction
Générale des Impôts (+11,5%).
La pression fiscale s’établit ainsi à 15,6% du PIB, contre 12% initialement
prévu.
Par ailleurs, ce projet de budget introduit deux mesures douanières majeures
destinées à améliorer les conditions de vie de nos populations, à lutter contre
la fraude sur les véhicules neufs, au renouvèlement du parc automobile
vieillissant, source de fréquent accidents, à s’attaquer à certaines causes des
incendies qui endeuillent nos familles de façon récurrente, etc. Il s’agit de :
(1) L’exonération de la TVA et de la réduction des droits de douane sur
l’importation et la vente de véhicules neufs, parties et accessoires neufs ;
(2) L’exonération de la TVA à l’importation et de la réduction de
douane sur l’importation et la vente de certains équipements et
matériels électriques.
Concernant les dépenses, elles sont révisées 53 394 Mds, soit une
augmentation de 22,8%. Cette hausse est portée principalement, par ordre
d’impacts, par les dépenses d’investissement. Elles progressent de 29,9%,
portées essentiellement par la prise en compte de nouveaux projets financés
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par les émissions de titres d’Etat. Ces dépenses d’investissement représentent
39,4% du total des dépenses et sont financées à 76,1% par les ressources
intérieures.
Quant aux dépenses courantes, elles augmentent de 18,6%, en raison de
l’accroissement des intérêts de la dette intérieure de 66% et des achats de
biens et services de 53%.
Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,
Honorables Conseillers Nationaux,
Le présent projet de budget révisé dégage un solde budgétaire déficitaire de
10 330,5 Mds, soit 4,0% du PIB contre 3,1% initialement.
Pour garantir la soutenabilité budgétaire et maintenir l’équilibre financier, ce
déficit est intégralement couvert par des ressources de financement clairement
identifiées pour un montant de 28 554,4 Mds GNF. Ces ressources sont
composées principalement des bons du trésor pour 8 685,0 Mds, des
obligations du trésor pour 8 000,0 Mds, des titres d’Etat pour 6 326,8 Mds,
des emprunts extérieurs pour 4 031,2 Mds et une avance statutaire de la BCRG
pour 1 211,4 Mds. Quant à l’amortissement du principal de la dette, il est
estimé à 18 223,9 Mds GNF.
Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,
Honorables Conseillers Nationaux,
L’élaboration de ce projet de loi de finances rectificative est guidée par les
principes de transparence, d’inclusivité et de responsabilité, exigeant de nous,
une gestion rigoureuse de nos finances publiques, à travers l’optimisation des
dépenses de l’Etat en éliminant les gaspillages et en priorisant les
investissements à fort impact économique et social.
Monsieur le Président du Conseil National de la Transition,
Honorables Conseillers Nationaux,
Telles sont les grandes lignes de ce projet de loi de finances, que nous avons
l’honneur de porter à votre appréciation et pour lequel nous sollicitons votre
adhésion.
Je vous remercie pour votre bienveillante attention.

Cellule de Communication

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