
Un patient paralysé suite à une maladie neurodégénérative a réussi à éditer et à publier une vidéo Youtube grâce à un implant Neuralink, uniquement par la pensée. Sa voix a même été recréée à partir d’enregistrements anciens avec l’aide d’une intelligence artificielle.
Les premiers essais cliniques sur l’homme ne datent que de l’an dernier, mais les possibilités offertes par l’implant développé par Neuralink – la start-up d’Elon Musk – sont déjà bien concrètes et visibles, soulignant le potentiel de ce type d’interfaces homme-machine pour améliorer la vie des personnes atteintes de maladies neurodégénératives. L’un des patient équipé d’une puce cérébrale de l’entreprise est ainsi parvenu à éditer et à publier une vidéo sur Youtube uniquement par la pensée, marquant une nouvelle étape dans le développement de cette technologie que certains qualifient de révolutionnaire.
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Améliorer la vie et redonner de l’autonomie aux personnes paralysées
Le patient en question, Bradford Smith, est le troisième au monde à bénéficier de l’implant Neuralink. Atteint d’une sclérose latérale amyotrophique – une maladie neurodégénérative sévère également connue sous le nom de maladie de Charcot, qui cible principalement les neurones moteurs – diagnostiquée en 2020 et désormais incapable de bouger ou parler, il utilisait jusqu’à présent un dispositif de suivi oculaire pour communiquer, un appareillage hélas limité qui restreignait ses interactions.
Le dispositif Neuralink implanté chez ce patient se présente sous la forme d’un petit cylindre doté d’un millier d’électrodes très fines. Directement implanté dans le cortex moteur par un robot-chirurgien afin de garantir qu’aucun vaisseau sanguin ne soit endommagé pendant l’opération, l’implant permet de capter et d’interpréter les signaux neuronaux liés aux mouvements intentionnels, puis de le transmettre à un MacBook Pro en Bluetooth. C’est ensuite cet ordinateur qui est chargé de traiter ces données pour faire bouger le curseur à l’écran.
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Une phase d’adaptation est indispensable, tant du côté du patient qui doit apprendre à utiliser l’implant que du côté de l’équipe d’ingénieurs qui doivent procédé aux réglages minutieux. Concrètement, Bradford Smith a d’abord tenté de contrôler le curseur en imaginant bouger ses mains, comme le ferait une personne valide pour utiliser une souris ou un pavé tactile, mais la méthode s’est montrée peu efficace. Il s’est avéré que la meilleure approche pour le patient était d’imaginer bouger sa langue ou serrer sa mâchoire ; son subconscient a rapidement pris le relai, lui permettant de contrôler l’ordinateur de manière fluide et “intuitive”, de la même façon qu’on ne réfléchit pas à bouger son bras ou son poignet pour utiliser une souris traditionnelle.
Cerise sur le gâteau, Bradford et l’équipe d’ingénieurs de chez Neuralink ont utilisé l’aide d’une intelligence artificielle pour recréer sa voix en utilisant des enregistrements vidéo et audio datant d’avant sa maladie. Il a ainsi pu narrer et commenter une vidéo Youtube qu’il a lui-même créée et éditée.
Au delà de la simple manipulation d’un curseur, l’implant de Neuralink a amélioré son quotidien de manière significative, lui offrant une certaine liberté et une communication plus rapide et plus efficace. Il a même pu participer de nouveau à des activités familiales qu’il pensait perdues, comme jouer à des jeux vidéo avec ses enfants.
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Source :
Youtube via THUS