En Italie, les violences lors du match de Ligue des champions Naples-Francfort provoquent une polémique politique

Des policiers italiens avancent dans une rue saccagée par des supporteurs de l’équipe de l’Eintracht Francfort avant le match de 8e de finale retour de la Ligue des champions, à Naples (Italie), le 15 mars 2023.

Des fumigènes lancés sur les policiers, des chaises de bar ou des poubelles volant à travers les rues… Naples a connu, mercredi 15 mars après-midi, des scènes d’une violence inouïe. Vers 17 heures, en plein centre historique, quelques centaines de supporteurs ultras de l’Eintracht Francfort se sont affrontés avec la police antiémeute, quelques heures avant le huitième de finale retour de Ligue des champions. Les nombreuses vidéos partagées sur les réseaux sociaux ont montré la charge des supporteurs face à des policiers qui semblaient un temps débordés, et des habitants en panique devant cet accès de violence. Plusieurs bus de la ville ont été saccagés, une voiture de police incendiée.

Sur Twitter, le maire de Naples, Gaetano Manfredi, a dénoncé « un climat de guérilla inacceptable », tout en lançant un appel aux supporteurs napolitains à « être responsables », en référence à 250 Napolitains venus en découdre avec les Allemands. Après deux heures chaotiques, la force publique a repris le contrôle de la situation. Les supporteurs de Francfort ont été emmenés dans un hôtel de la ville bouclé par les policiers.

L’explosion de violence dans les rues napolitaines tient autant au passif des deux clubs qu’à une succession d’errements de la part des autorités italiennes. Naples et Francfort se vouent depuis plusieurs années une haine tenace, par l’entremise des clubs ultras. Tout est une question de jumelage. En 1999, Francfort se rapproche des tifosi de l’Atalanta Bergame, l’un des rivaux historiques du Napoli. Ce dernier a quant à lui créé un groupe d’amitié entre ses supporteurs et ceux du Borussia Dortmund, lui-même ennemi juré de Francfort dans le championnat allemand.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Incidents lors du match Nice-Cologne : « La culture hooligan est très enracinée dans le football en Allemagne »

« Une ingérence grave et inacceptable »

Le 21 février, lors du match aller en Allemagne, les ultras du Eintracht Francfort avaient tapissé la ville d’autocollants insultants les Napolitains et des minibus venant d’Italie avaient été vandalisés. Trente-six personnes avaient alors été arrêtées.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Ligue des champions : à Marseille, un dispositif renforcé pour tenter de limiter les débordements

Les autorités italiennes n’avaient pas minimisé le risque d’affrontements, mais une succession d’ordres et contre-ordres ces dernières semaines ont créé une confusion propice aux débordements. En prévision du match de mercredi soir au stade Diego-Armando-Maradona de Naples, jugé « à haut risque » par le Comité d’analyse pour la sécurité des manifestations sportives (CAMS, organe créé en 2008 et dépendant du ministère de l’intérieur), le ministre italien de l’intérieur, Matteo Piantedosi (lui-même napolitain d’origine), avait d’abord pris un arrêté ordonnant de fermer le stade aux visiteurs et d’interdire la vente de billets aux supporteurs de Francfort. Une mesure qui suscite alors la colère en Allemagne, bien au-delà du club. Le 8 mars, une banderole insultant Piantedosi est ainsi été déployée à Munich lors du match contre le Paris-Saint-Germain.

Il vous reste 43.99% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source ici