De manière aussi surprenante qu’inattendue, nombreux ont été les Madrilènes et Catalans à braver l’interdit en s’aventurant dans les rangs de leur ennemi juré. Dans les paragraphes suivants, nous dressons une sélection minutieuse des dix footballeurs qui ont inscrit leur nom en lettres d’or dans l’histoire d’un des deux géants espagnols, voire des deux.
>> Vivez le Clasico sur Foot Africa, samedi à partir de 14h15 gmt
Luis Figo (Barcelone 1995-2000 / Madrid 2000-2005)
Il est probablement celui que la Catalogne a le plus haï après son départ chez l’ennemi juré. Arrivé au Barça en 1995, l’ailier portugais a remporté deux Liga et deux Coupes du Roi sous le maillot barcelonais. Il a même eu l’honneur de porter le brassard de capitaine.
L’homme aux 249 apparitions sous le maillot catalan a signé chez l’ennemi madrilène en 2000 pour une somme record à l’époque de 60 millions d’euros, devenant par la même occasion le premier membre des « Galactiques ».
Une trahison qui avait fait couler beaucoup d’encre, en témoigne son retour très houleux au Camp Nou. Des banderoles anti-Figo avaient été déployées et une tête de cochon lancée à son égard lorsque ce dernier s’apprêtait à tirer un corner. Plus aucune transaction ne s’est faite entre les deux clubs depuis Figo. Rancunier les Barcelonais…
Ronaldo (Barcelone 1996-97 / Madrid 2002-07)
Le buteur brésilien n’a passé qu’une seule saison sous le maillot blaugrana, mais quelle saison ! Auteur de 47 buts en 49 matchs toutes compétitions confondues, celui qui était alors considéré comme étant le meilleur 9 au monde a laissé une trace indélébile chez les socios barcelonais.
« II Fenomeno » a quitté la Catalogne après un désaccord avec son président au sujet de la signature de son nouveau contrat. Il a rejoint l’Inter Milan par la suite avant de faire son grand retour en Espagne… chez l’ennemi.
Le double champion du Monde (1994/2002) a écrit une partie de sa légende sous le maillot merengue, avec notamment un Ballon d’Or dès sa première saison et 177 buts inscrits au total.
Samuel Eto’o (Madrid 1997-2000 / Barcelone 2004-09)
Celui qui est considéré comme l’un des meilleurs joueurs africains de tous les temps est bien un produit de la Cantera, centre de formation du Real Madrid. Arrivé à la Maison Blanche à l’âge de 15 ans en provenance du Cameroun, Samuel Eto’o n’a disputé que six petits matchs avec l’équipe première. Il a décidé de quitter le nid en 1999 pour signer à Majorque, qui l’a révélé aux yeux de l’Europe.
A lire aussi >> De Nkon à la Présidence, le parcours hors norme de Samuel Eto’o
Arrivé à maturité, il a rejoint le FC Barcelone, avec qui il a gagné deux Ligues des Champions. Le buteur camerounais n’a pas hésité d’ailleurs à affirmer plusieurs fois son anti-madrilisme. Les socios madrilènes n’oublieront jamais le moment où il a pris le micro en 2005 en chantant « Madrid, cabrón, saluda al campeón » pour fêter le titre de champion d’Espagne.
Josep Samitier (Barcelone 1919-1932 / Madrid 1932-34)
Le premier traître s’appelait Josep Samitier. Barcelonais de naissance, il a rejoint le club barcelonais à l’âge de 17 ans. Il est rapidement devenu incontournable au sein du club et était surnommé « l’home llagosta » (l’homme langouste) ou encore « El magic » (le magicien) par les supporters. Il faisait partie de l’équipe qui remportait le premier titre de champion d’Espagne du FC Barcelone en 1929.
A ce jour, c’est le quatrième meilleur buteur de l’histoire du club. En 1933, il a quitté les Blaugrana à la suite de désaccords économiques et rejoint l’ennemi juré. Il a fait son retour en Catalagne en 1944, mais cette-fois ci, en tant qu’entraîneur. Il a ainsi offert à son club de cœur son premier championnat depuis… 1929.
Josep Samitier#barcelona #RealMadrid pic.twitter.com/nTirEmJb4r
— Stickerpedia (@Stickerpedia1) October 11, 2021
Luis Enrique (Madrid 92-96 / Barcelone 1996-2004)
Aussi étonnant soit-il, l’ancien joueur connu pour sa polyvalence a d’abord porté les couleurs de la Maison Blanche, avant de devenir une légende du FC Barcelone.
Leader, capitaine, formateur puis entraîneur, voici en vidéo le parcours de l’ex technicien des Blaugrana:
Bernd Schuster (Barcelone 1980-88 / Madrid 1988-90)
L’ancien international allemand a un parcours assez particulier. Connu pour être un homme caractériel, le meneur de jeu a fait l’essentiel de sa carrière au FC Barcelone.
Doté d’une incroyable vista et bien aidé par son aisance des deux pieds, Bernd Schuster a quitté le club barcelonais après huit ans de bons et loyaux services pour rejoindre l’ennemi… puis l’ennemi de l’ennemi (Atlético Madrid). Chapeau l’artiste !
Michael Laudrup (Barcelone 1989-1994 / Madrid 1994-96)
Il est considéré comme étant le meilleur joueur danois de l’histoire. Membre majeur de la Dream Team de Johan Cruyff, il a contribué grandement à la meilleure période sportive du FC Barcelone, avec notamment quatre titres de Champion d’Espagne consécutifs et une Ligue des Champions.
Il a quitté la Catalogne direction Madrid à la suite d’un conflit avec le coach néerlandais. Il n’y a pas que les supporters qui peuvent être rancuniers…
Javier Saviola (Barça 2001-07 / Madrid 2007-09)
Il est arrivé du côté de Barcelone à 19 ans avec une étiquette de future grande star. « El Conejo » a effectué trois bonnes saisons sous les couleurs catalanes, mais n’a jamais confirmé les espoirs placés en lui. Il sera finalement prêté un peu partout, avant de revenir en Espagne, et d’apprendre qu’il ne figurait pas dans les petits papiers de Frank Rijkaard.
Pas prolongé, il a quitté le FC Barcelone par la petite porte pour rejoindre le Real Madrid. Sous le maillot madrilène, l’attaquant argentin n’arrivera pas non plus à convaincre. Une carrière en demi-teinte.
Gheorghe Hagi (Madrid 1990-92 / Barça 1994-96)
Hagi, le « Maradona des Carpates ». Un surnom qui en dit long sur le génial meneur de jeu qu’il a pu être, mais doté d’un caractère trop imprévisible. Après une excellente Coupe du Monde 1990, il rejoindra les rangs madrilènes pour deux saisons, au cours desquelles il ne parviendra pas à confirmer son énorme potentiel.
Après une pige en Italie (Brescia), il a fait son retour en Liga, plus précisément au FC Barcelone. Il évoluera à un bon niveau, mais sera fortement handicapé par les blessures.
Robert Prosinecki (Madrid 1991-94 / Barça 1995-96)
Connu pour sa créativité et ses dribbles magiques, le Croate n’aura toutefois pas eu la carrière que laissait entrevoir son talent, et ce à cause de blessures à répétition. Il a rejoint Madrid après avoir fait rêver les supporters de l’Etoile rouge de Belgrade pendant quatre saisons.
Du côté de la capitale espagnole, Robert Prosinecki n’a pas fait des ravages, bien trop préoccupé par les pépins physiques qui le hantaient. Et ce n’est pas en rejoignant le club ennemi que les blessures cesseront…