Mercredi prochain, le 12 mars, sur le terrain synthétique de la Ligue des Hauts-de-France, la formation d’Amiens PEFA sera opposée à celle de Lyon pour le compte des quarts de finale du challenge Jean Leroy qui est au foot universitaire ce qu’est la coupe Gambardella au plan fédéral.
Cette équipe d’Amiens regroupe des éléments venus d’un peu partout des Hauts-de-France à l’exception, évidemment, de ceux qui ont intégré le centre de formation de l’Amiens SC. C’est ainsi que Geoffrey Kondo, aujourd’hui à Dunkerque en L2, a joué à Camon et il a été durant trois ans au sein de cette équipe PEFA. La philosophie est identique : d’un côté le foot bien sûr et de l’autre, les études, les deux étant complémentaires.
À l’ASC, les cours sont donnés au centre ou au Lycée de la Hotoie tandis que le PEFA d’Amiens est réparti sur trois établissements : la cité scolaire, bien sûr, mais aussi Edouard Branly. Nous avons pu rencontrer l’homme qui est à la base des succès du Pôle Excellence Football Amiens (PEFA) ; Bruno Fagnoni qui incarne le foot universitaire comme l’a été celui qui a vraiment créé cette section à la cité scolaire en 1978 : Hugues Jullien à qui on ne rendra jamais assez hommage car ses mérites ont été incontestables et reconnus à leur juste mérite, car le stade annexe Moulonguet porte son nom.
Bruno Fagnoni est Lorrain et il nous a expliqué son parcours ainsi que la chance qu’il a eu de rencontrer des entraîneurs qui l’ont marqué et avec qui, il a fait un bout de chemin : « Cela fait maintenant 30 ans que je suis en Picardie. C’était ma première mutation professionnelle et je voulais éviter Paris. Je me suis fait muter au Lycée de Péronne avec un certain… Damien Ott qui est aujourd’hui, l’entraîneur de Cannes, demi-finaliste de la Coupe de France. C’est un copain d’études et il a fait trois ans avec moi à Péronne en tant que prof d’EPS. Nous sommes restés en contact. J’ai entraîné ensuite des clubs comme Péronne, Albert, Roye, Ailly-sur-Somme. En 2014, j’ai pris la direction de la section d’Amiens Sports Etudes Louis Thuillier, qui est devenue Pôle Excellence du Football Amateur, qui regroupe les garçons, les filles, les arbitres et le futsal. Ce sont quatre sections qui travaillent en commun et les joueurs sont âgés de 15-16-17-18 en Première et Terminales. Le PEFA d’Amiens regroupe 100 élèves qui sont à 50% originaires du bassin amiénois, les autres venant du Nord de la France, de l’Oise, de l’Aisne et de Normandie. Nous dépendons de trois institutions : la Fédération française de football, la Ligue des Hauts-de-France et le district de la Somme. Nous participons au championnat de France et nous le faisons aussi à toutes les compétitions Elite scolaire en filles, garçons et futsal. Il y a un projet scolaire ainsi qu’un projet sportif. C’est le même dans les trois lycées et les classes avec un objectif identique. Les entraînements se déroulent du lundi au jeudi avec des horaires qui sont à 10 heures ou 14h30 et le week-end, les joueurs retrouvent leur club. Nous avons un gros cahier des charges à respecter et début février, nous avons eu la visite de la DTN. »
Maintenant, Bruno Fagnoni aimerait-il revenir entraîner un club fédéral ? La question le surprend, car il est plutôt fier de signaler que l’équipe qu’il dirige, et qui sera donc opposée à celle de Lyon mercredi prochain, est la dernière section sportive multiclubs encore en lice dans le challenge Jean Leroy. « Nous gardons en effet une identité multiclubs avec des joueurs de Beauvais, Abbeville, Camon. » Enfin, Bruno Fagnoni est heureux de nous signaler que pour la première fois dans la Ligue, une équipe s’est qualifiée en championnat de France Elite à Saint-Etienne avec les joueurs PEFA du Lycée Branly. C’est une première.
« Si un club venait à m’appeler, nous répond-il, je ne dis pas non mais il y aura certaines conditions à respecter, notamment les valeurs de travail et la structuration du club en mettant en place ce que j’ai construit ici à Amiens. Je trouve en effet que le football scolaire est un peu oublié, qu’il est moins dans la ligne de mire et c’est dommage compte tenu des valeurs que nous développons, de citoyenneté, de comportement et d’attitude. Objectivement à Amiens, nous sommes devenus une des plus grosses structures de France. Nous méritons mieux, ne serait-ce qu’au niveau des partenaires financiers qui ne nous connaissent pas. C’est un appel que je leur lance. »
Lionel Herbet
Crédit photo : Louis Auvin & Lionel Herbet – Gazettesports.fr