
Muette dans le derby face à l’US Camon, l’attaque des Portugais d’Amiens est depuis quelques matchs en grand manque d’efficacité. Un réalisme qui fuit les Amiénois alors que le sprint final pour le maintien a déjà débuté.
Benoit Sturbois, l’entraîneur des Portugais d’Amiens, l’avait mauvaise après la défaite de son équipe dans ce derby remporté par l’US Camon, ce dimanche, sur le score de 3-0. Ultra efficaces, les Camonois sont venus à bout des Amiénois, avec notamment un doublé en toute fin de match d’Hiram Berdita. « Elle est dure [à encaisser]. Elle est dure, surtout mentalement, concède le technicien avant d’ajouter : Dans le jeu, on n’a que ce que l’on mérite, on n’a pas été bons. »
Il n’a guère apprécié les innombrables occasions manquées par ses joueurs qui auraient pu tromper un Maxime Josse qui a finalement passé une après-midi plutôt tranquille et a surtout récupéré beaucoup de ballons derrière ses buts. Si les attaquants amiénois avaient été plus adroits, le portier aurait été plus d’une fois les chercher au fond de ses filets. « Camon vient quatre fois dans notre camp et met trois buts. L’efficacité « plus plus » nous a fait mal. Nous, on a des occasions, il faut arrêter… (Clément Poidevin) est tout seul dans les 5 mètres 50, je ne sais pas ce qu’il fait, il veut contrôler de la poitrine. Il a une passe décalée par (Souleymane) Touré, il veut faire une frappe, il la met dix mètres au-dessus; (Ryan) Da Veiga a un centre, il est tout seul dans la surface, et il y a encore un zéro à ce moment-là, il met une tête à côté », énumère le technicien des Portugais en pestant. Il s’est arrêté à ces trois occasions franches, mais il y en a eu bien d’autres dans cette rencontre.

Une attaque qui tourne au ralenti dans le sprint final
L’entraîneur amiénois a pointé, à juste titre, l’inéfficacité de ses hommes sur la pelouse du stade Michelet, ce dimanche. Mais cette attaque des Portugais, certes privée de Jonathan Isambart contre Camon, tourne au ralenti depuis quelques semaines, comme le rappelle Benoit Sturbois : « On va remettre les choses dans leur contexte. En trois matchs, on met deux buts. On gagne contre Cambrai, on marque sur un pénalty. On va faire 1-1 à Steenvoorde, et c’est un but contre leur camp. Là, on perd 3-0 contre Camon. […] Le score est plus sévère que ce qu’il peut paraître. Mais au final, on ne marque pas un but. On a une grosse carence offensive« , alerte-t-il. Ce dernier insiste aussi sur le fait, sans remettre la faute sur qui que ce soit, de ne pas avoir de vrai buteur à sa disposition. Un joueur capable de porter l’attaque des Portugais sur ses épaules et surtout de se montrer chirurgical dans la zone de vérité. « La dernière action reflète notre saison : on a cinq joueurs qui touchent le ballon dans la surface et il n’y en a pas un qui tire. Je veux bien prendre les défaites sur moi, avec peut-être le jeu, le système, les joueurs que je mets en place, pourquoi pas. Mais il faut aussi que les joueurs prennent leurs responsabilités et il va falloir mettre les ballons au fond. S’il faut que je remette un maillot, je vais le remettre et sans aucun souci. On joue dans deux semaines, j’ai le temps pour me mettre au niveau et je suis prêt à jouer« , ironise Benoit Sturbois.
On est loin d’être sauvés.
Benoit Sturbois, entraîneur des Portugais d’Amiens
En cas de victoire, les Portugais d’Amiens auraient pu se mettre davantage à l’abri d’une potentielle descente en mettant Camon à distance en prenant huit longueurs d’avance. Avec cette défaite, les Jaune et Noir reviennent à deux points, et Hazebrouck, premier relégable avec 23 points, n’a que trois unités de moins que les Amiénois. « On est loin d’être sauvés, mais même en ayant battu Camon, on n’était pas sauvés. On va aller à Gravelines, à Calais, à Feignies-Aulnoye, tous les trois jouent leur maintien. […] Il faut tirer la sonnette d’alarme. » Cette saison, Benoit Sturbois voulait assurer le maintien plus rapidement que l’année passée où il avait fallu attendre la 22e journée (sur 24, ndlr) pour voir les Amiénois, vainqueurs à Chaumont-en-Vexin, officiellement maintenus en R1.
César Willot
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr