
L’Amiens SC féminin n’a pas pu faire mieux qu’un troisième match nul consécutif, dimanche, face à Villeneuve (0-0). L’entraîneur, Nicolas Cauvin, n’était pas tant déçu que cela même si son équipe vient peut-être d’hypothéquer ses dernières chances de viser la première place.
Alors qu’elles n’avaient fait aucun match nul sur les 14 premières journées de championnat, les joueuses de l’Amiens SC en ont enchaîné un troisième, ce dimanche. Après Beuvry et le LOSC, Villeneuve est parvenu à tenir tête à Emma Bettens et ses coéquipières (0-0). Une rencontre qui s’est démarquée par son faible nombre d’occasions, notamment dans le premier acte, fait rare pour l’ASC qui possède la deuxième meilleure attaque : « Je pense qu’on a eu au moins 80% de possession sur la première mi-temps. On a été performant jusqu’aux 60 mètres. Là où l’on a pêché, c’est justement dans la zone de déséquilibre, dans les 30 derniers mètres » constate Nicolas Cauvin, entraîneur de l’équipe. Et si le tir a légèrement été corrigé au retour des vestiaires avec quelques frappes dont une finissant sur la barre transversale, cela s’est révélé insuffisant pour espérer forcer le verrou d’une défense nordiste bien regroupée : « Ce qu’on peut reprocher aux filles, c’est juste le manque de finition. On a essayé de proposer des choses, de jouer. Mais dans la zone de vérité, on n’a pas performé du tout. »

Trois points pris en trois journées, c’est trop peu pour espérer jouer la première place, seule position permettant une éventuelle une montée en D3. Avec dix points de retard sur Valenciennes, tombeur 4-1 de Boulogne, à cinq matchs du coup de sifflet final de la saison, il semble quasi-impossible pour les Amiénoises d’espérer monter sur le trône, à moins de faire un cinq sur cinq et de voir Valenciennes s’écrouler : « Il faut toujours y croire. Le football est fait de rebondissements » rappelle le coach samarien. Mais il y a de quoi être frustré au vu du début de saison mais aussi des trois derniers scores de parité : « Sur les trois matchs, il y en a deux qu’on doit faire basculer parce qu’on a les occasions. Celui-ci et celui de Beuvry. C’est un peu frustrant, rageant, quand on voit qu’il y a de la place et qu’on ne met pas ce but pour prendre les trois points« estime Nicolas Cauvin. Contre Villeneuve (voir les photos de la rencontre), la domination était telle que Wacila Arhamouz n’a rien eu à faire durant 90 minutes, ce qui n’était pas le cas à Beuvry où elle avait encaissé deux buts.

Sur ce dernier match, le technicien picard avait effectué un choix fort, celui de ne pas titulariser Loola Fermon, l’une des deux meilleures buteuses de l’équipe avec Assia Faridi : « C’est un choix un petit peu médical dans un premier temps. Elle a eu une alerte mardi. Elle était très fatiguée aussi. Elle n’aurait pas joué forcément une heure et demie. C’était surtout aussi pour ne pas qu’elle rechute » se justifie-t-il. Dans un second temps, la décision d’aligner Célia Gressier-Dubois à la place, sur ce côté gauche, était une option purement tactique pour « avoir une touche un peu plus technique avec peut-être un peu moins de profondeur par rapport au choix de Loola. » L’habituelle titulaire est finalement rentrée à l’heure de jeu et s’est créée des occasions dont la fameuse barre transversale. Mathilde Chrétien et Margo Ibatta-Kouassi ont aussi montré de belles choses une fois entrées sur la pelouse : « Quand on a un banc de touche avec de la qualité, c’est plus facile de faire rentrer. On est aussi en train de préparer Margo, qui a 18 ans. Elle commence à goûter un peu aux championnats R1. » Il reste quatre, peut-être cinq matchs à disputer si celui face à Hénin-Beaumont doit être rejoué, pour finir la saison sur une bonne note et préparer d’ores et déjà la prochaine.
Simon Vasseur
Crédit photo : Théo Bégler – Gazettesports.fr