La capsule de Boeing est abandonnée, les astronautes bloqués dans l’ISS rentrent avec SpaceX

La NASA a annoncé que SpaceX ramènerait les astronautes Butch Wilmore et Suni Williams de la Station Spatiale Internationale à bord de la capsule Dragon. La capsule Starliner de Boeing ne sera plus utilisée. Leur rapatriement attendra encore des mois.

Coup dur pour Boeing. Près de trois mois après le premier lancement du vaisseau Starliner en direction de la Station Spatiale Internationale (ISS) avec deux astronautes à bord, c’est la douche froide. Butch Wilmore et Suni Williams, qui ont attendu chaque briefing de la NASA ces dernières semaines pour en savoir plus sur leur date de retour sur Terre, ne retourneront pas à bord de Starliner. L’agence spatiale américaine a décidé de passer par SpaceX avec sa capsule Dragon, pour remplir la mission.

Il s’agit du choix le plus drastique. La capsule Dragon de SpaceX est la concurrente directe de la Boeing Starliner. À choisir de passer par un vaisseau de rechange, la NASA repousse aussi le retour des astronautes de longs mois. Leur rapatriment est désormais prévu pour février 2025, soit dans six mois. En Starliner, l’attente n’aurait pas été aussi longue. Mais il semblerait que les risques soient trop importants, et que le vaisseau soit tout simplement hors d’état pour remplir une telle mission avec des humains à bord. Une aventure hors du commun pour Butch Wilmore et Suni Williams qui n’étaient partis que pour rester neuf jours en mission.

La NASA a pu donner quelques détails sur l’état de la capsule de Boeing. Toujours au centre des préoccupations, le système de propulsion. Lors du vol aller, en direction de l’ISS, le vaisseau avait rencontré des problèmes avec l’allumage des moteurs, en plus de dysfonctionnements dans la température de l’air de la capsule, et les écoutilles. Les astronautes avaient aussi constaté une fuite d’hélium. Après trois mois d’attente, il semblerait que ces éléments n’aient pas pu être corrigés au point de garantir un retour des astronautes sécurisé.

« Boeing a travaillé très dur avec la NASA pour obtenir les données nécessaires à la prise de cette décision », a déclaré l’administrateur de la NASA Bill Nelson lors d’une conférence de presse avec de hauts responsables de la NASA au Johnson Space Center de Houston samedi. « Nous voulons mieux comprendre les causes profondes et comprendre les améliorations de conception afin que le Boeing Starliner soit en mesure de garantir l’accès de l’équipage à l’ISS. » L’administrateur a aussi confirmé que la décision était « le résultat d’un engagement en faveur de la sécurité ».

« Désaccord technique » entre la NASA et Boeing

Lors des derniers points de la NASA avec la presse, il était surprenant de constater que Boeing n’y était plus présent. Un détail qui n’en est pas un, et qui a rapidement été mentionné par la NASA qui évoquait alors « un désaccord technique » entre l’agence spatiale et la société. Par un communiqué de presse publié dans la foulée de l’annonce du sort des astronautes, Boeing réitérait qu’il privilégiait la sécurité « de l’équipage et du vaisseau spatial ». Le constructeur ajoutait : « Nous exécutons la mission telle que définie par la NASA et nous préparons le vaisseau spatial pour un retour sans équipage sûr et réussi ».

Au sein de la NASA, aucun désaccord néanmoins. Un vote à l’unanimité en la faveur de SpaceX aurait mené à cette décision, du côté des responsables de l’agence, confiait l’administrateur Ken Bowersox. À l’origine, Boeing devait permettre à la NASA de pouvoir se reposer sur deux sociétés et deux capsules différentes pour mener à bien ses envois d’astronautes vers l’ISS. Malheureusement, le feu vert de Boeing en tant que fournisseur de capsule a pris beaucoup de retard. Le retrait de l’ISS est prévu à la fin de la décennie. Il sera d’ailleurs réalisée par SpaceX.

L’aventure en orbite de Butch Wilmore et Suni Williams n’est donc pas encore finie, et six mois supplémentaires se présentent à eux. Une rallonge qui s’explique par le fait que SpaceX n’enverra pas de capsule exceptionnellement pour eux. La société s’est mise d’accord avec la NASA pour faire décoller deux astronautes au lieu de quatre lors de la prochaine mission Crew-9, prévue en septembre prochain. Avec ces deux places vacantes sur le vol retour, les deux astronautes bloqués pourront repartir. Ils passeront donc bien plus de temps que les astronautes sur les missions classiques, avec un séjour final neuf mois au lieu de six.

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Source :

CNBC

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