Pour les supporteurs de l’équipe de France, il restera ce dirigeant bonhomme et paternaliste qui a accompagné le triomphe des Bleus lors de la Coupe du monde 1998 dans l’Hexagone et lors de l’Euro 2000 en Belgique et aux Pays-Bas. Patron de la Fédération française de football (FFF) de février 1994 à février 2005, Claude Simonet est mort, mercredi 15 mars, dans la région nantaise. Il avait 92 ans.
Né en 1930 à Mortagne-au-Perche (Orne), M. Simonet a officié comme gardien de but aux échelons amateur et professionnel, notamment sous les couleurs du Mans et de Nantes. Il fut même sélectionné en équipe de France militaire, avant d’embrasser une longue carrière de dirigeant dans les arcanes du ballon rond. Ingénieur dans le BTP, il devient trésorier du district de Loire-Atlantique, en 1970, avant d’entrer deux ans plus tard au comité directeur du FC Nantes, son club de cœur, comme vice-président chargé des finances et proche lieutenant du président, Louis Fonteneau.
Son long passage (1972-1984) aux commandes de la formation coïncide avec une véritable razzia sportive : les Canaris remportent quatre fois le championnat de France (1973, 1977, 1980, 1983) et une Coupe de France (1979).
Son règne au FC Nantes prend fin lorsque l’équipe s’installe au stade de la Beaujoire, érigé pour accueillir l’Euro 1984. M. Simonet devient alors président de la Ligue atlantique (1984-2000) et gravit l’une après l’autre les marches du pouvoir, jusqu’à devenir trésorier de la FFF (1992-1994).
En novembre 1993, la démission du patron de la fédération, Jean Fournet-Fayard, emporté par le fiasco des Bleus face à la Bulgarie, lors des qualifications du Mondial 1994, et plusieurs scandales (catastrophe de Furiani en 1992, affaire de corruption entre l’US Valenciennes-Anzin et l’Olympique de Marseille en 1993), ouvre une période d’instabilité à la « 3F ».
Après l’intérim assuré par Jacques Georges, M. Simonet est l’unique candidat à la présidence de l’instance. Il est élu à sa tête en février 1994. Grand réconciliateur entre monde amateur et clubs professionnels, il consolide son assise et forme un tandem soudé avec le sélectionneur des Bleus, Aimé Jacquet. En 1998, après la finale du Mondial remportée (3-0) face au Brésil par Zinédine Zidane et consorts, il atteint l’apogée de sa carrière de dirigeant. Le nouveau sacre des Tricolores, alors entraînés par Roger Lemerre, lors de l’Euro 2000, renforce son prestige à la tête de l’organisation.
« Train de vie fédéral »
Ce rassembleur aux airs débonnaires connaîtra une fin de règne plus mouvementée : débordements lors de la rencontre amicale interrompue entre la France et l’Algérie en octobre 2001 au Stade de France ; élimination des Bleus, pourtant champions du monde en titre, au premier tour du Mondial 2002 en Corée du Sud et au Japon…
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