le découplage avec les États-Unis jugé « irréaliste »

La souveraineté numérique européenne, ce n’est pas pour demain. Et le découplage avec les technologies américaines est « irréaliste », pointe le brouillon de la future « stratégie numérique internationale pour l’Europe » qui sera présentée début juin.

Les appels à une plus grande souveraineté européenne en matière de numérique se sont multipliés depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain (et son vice-président) ne cache pas son animosité envers le vieux continent et sa réglementation tatillonne. Microsoft a d’ailleurs tenu à rassurer ses clients européens, mais l’inquiétude demeure. Une réflexion sur la « stratégie numérique internationale pour l’Europe » s’est engagée au sein de la Commission, qui doit remettre son rapport le 4 juin.

Peu de solutions nouvelles pour créer une « Eurostack »

Un brouillon, daté du 9 avril et intercepté par Politico, ne satisfera sans doute pas les tenants d’un découplage total avec les technologies américaines : en l’état, c’est tout simplement « irréaliste » selon le document. L’accès des autorités américaines aux données stockées en Europe, notamment via Amazon, Google ou Microsoft fait de plus en plus craindre le pire, mais la coopération avec les États-Unis restera « significative dans toute la chaîne de valeur technologique », admet le texte.

La stratégie mise surtout sur les alliances avec des pays partageant les mêmes valeurs : Japon, Corée du Sud ou Inde, pour collaborer dans les domaines des semi-conducteurs, de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité.

L’Europe a bien l’intention de construire des centres de données IA sur son territoire, mais elle envisage aussi des data center spécialisés en dehors de l’Union au bénéfice de son industrie. Cela passerait par des partenariats et des investissements à l’étranger.

En ce qui concerne la Chine, avec qui les relations sont infiniment plus complexes, le brouillon insiste sur sur la nécessité pour l’UE de préserver son leadership dans des réseaux 5G « sûrs et fiables ». Pour le dire autrement : Huawei ne pourra toujours pas équiper les infrastructures réseau en Europe. Cette stratégie de préservation du leadership pourrait d’ailleurs s’étendre aux câbles sous-marins, qui font de plus en plus partie des cibles de pays hostiles.

Si l’idée d’un « Eurostack », autrement dit une infrastructure numérique souveraine, gagne du terrain, pour le moment il ne s’agit que de ça : une idée.

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Source :

Politico

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