L’Olympique de Marseille devait une revanche à son public fâché après les récentes défaites face au Paris Saint-Germain et Annecy. A quelques minutes près, la réconciliation a failli avoir lieu, dimanche 12 mars dans la soirée, lors de la réception de Strasbourg pour la clôture de la 27e journée de championnat.
L’OM qui menait 2-0, malgré l’exclusion dès la demi-heure de jeu de son défenseur Leonardo Balerdi, a craqué dans les derniers instants du match en s’inclinant deux fois en moins d’une minute trente. Les buts coup sur coup de Jean-Eudes Aholou, d’abord sur le deuxième temps d’un corner (88e) puis d’une frappe terrible en pleine lucarne la minute suivante (89e), prive les Marseillais d’une victoire importante. Après l’égalisation à la dernière seconde de Kevin Gameiro d’une invraisemblable volée dans la lucarne au match aller, Strasbourg aura décidément coûté cher à l’OM cette saison.
Mais puisqu’il reste une qualification pour la Ligue des Champions à aller chercher et que l’OM reste tout de même deuxième, avec deux points d’avance sur Lens et cinq sur Monaco, le Vélodrome n’a que brièvement sifflé avant d’encourager à nouveau son équipe. Avant le coup d’envoi, quelques banderoles déployées dans les deux virages étaient déjà venues rappeler que la claque infligée par le PSG en Ligue 1 (3-0) puis l’élimination face à Annecy, club de Ligue 2, en Coupe de France n’étaient pas encore oubliés.
« L’arbitre s’est trompé »
Et les premières minutes ont confirmé que l’OM ne traverse certainement pas sa meilleure période de la saison avec une frappe enlevée de Ruslan Malinovskyi (19e), quelques débordements et fantaisies de Nuno Tavares à gauche, mais surtout beaucoup moins de pressing et d’intensité qu’à ses plus belles heures.
En face, avec ses plus de 600 matchs dirigés en L1, l’entraîneur corse de Strasbourg, Frédéric Antonetti, connaît son affaire et a senti qu’il y avait sans doute un coup à jouer contre cet OM. Les Alsaciens ont ainsi été dangereux rapidement sur quelques contres. Sur une longue ouverture de l’ancien Marseillais Morgan Sanson et un appel saignant de Habib Diallo, toute la défense de l’OM a été prise dans la profondeur. Leonardo Balerdi, lui, a eu la mauvaise idée de toucher l’attaquant sénégalais, qui s’est effondré et a poussé M. Pignard à sortir le carton rouge.
« L’arbitre s’est trompé et pour moi c’est un rouge inexistant », a jugé l’entraîneur olympien, Igor Tudor, en conférence de presse. « En tant qu’ancien joueur, je connais la différence entre un contact et une poussée. Là, il l’a juste touché et l’arbitre n’a pas su faire la différence », a-t-il développé.
Jusqu’à la pause, l’OM a géré son infériorité numérique, plutôt péniblement. Mais au retour des vestiaires, Marseille a eu une occasion de donner un autre sens à ce match mal embarqué, et il l’a saisie. Sur un coup franc bien placé, Malinovskyi a frappé fort et cadré, ce qui a suffi à mettre Matz Sels en difficulté. Le gardien strasbourgeois a mal repoussé la frappe de l’Ukrainien et Chancel Mbemba a surgi pour ouvrir la marque (1-0, 49e).
Triplé historique du Lensois Openda
La blessure de Sead Kolasinac a ensuite été une nouvelle difficulté sur le chemin de l’OM, mais le penalty obtenu par Alexis Sanchez pour un tirage de maillot semblait devoir suffire au bonheur marseillais. Le Chilien l’a transformé d’une frappe croisée (2-0, 76e) et l’équipe de Tudor n’avait alors plus qu’à tenir un quart d’heure. Les changements du technicien croate ne l’y ont pas aidé, mais ni lui, ni ses joueurs, ne sont vraiment coupables du coup de tonnerre signé Aholou sur le but de l’égalisation.
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Jouer
« Il y a la satisfaction d’être revenus mais aussi de la frustration par rapport au match qu’on a fait. L’OM n’a pas eu d’occasion, ils marquent deux buts sur coups de pied arrêtés, analysait Frédéric Antonetti. A la 87e minute, j’étais un peu désabusé. Je me demandais comment on pouvait perdre ce match et puis le foot, c’est le foot… »
Puni en fin de match, l’OM reste donc une équipe moyenne à domicile. La semaine prochaine, elle sera à l’extérieur, là où elle brille. Mais ce sera à Reims, invincible depuis dix-neuf matchs en L1, et vainqueur à Monaco, dimanche (1-0).
La deuxième place des Marseillais est désormais en grand danger car Lens recommence à pousser fort derrière. Les Sang et Or, qui venaient d’enchaîner trois matchs sans victoire, toutes compétitions confondues, se sont parfaitement relancés après leur large succès à Clermont (4-0) dans l’après-midi. C’est surtout la performance d’Openda qui a fait sensation. L’attaquant lensois a, à lui tout seul, dynamité la défense clermontoise en inscrivant trois buts coup sur coup en première période (31e, 34e, 35e), le triplé le plus rapide de ces cinquante dernières années en championnat, avec celui du Lillois Matt Moussilou en 2005 face à Istres.