Mort du pape François : Le cardinal guinéen Robert Sarah parmi les grands favoris pour prendre la tête de l’Église catholique

Le pape François est mort ce lundi matin à 88 ans.

Le Vatican prévoit un délai de 15 à 20 jours pour organiser le conclave, lors duquel les cardinaux électeurs auront la lourde tâche d’élire son successeur.

Voici le nom des cardinaux qui pourraient lui succéder.

Le cardinal guinéen Robert Sarah

GUINÉE : Comment le cardinal Sarah s'invite en douceur dans la transition  guinéenne - 01/02/2022 - Africa Intelligence
Le pape François a rendu son dernier souffle ce lundi 21 avril. Après la mort du souverain pontife, c’est le cardinal irlandais Kevin Farrell qui fera office de pape “par intérim”. La “Constitution” de l’État de la Cité du Vatican prévoit un délai de 15 à 20 jours pour organiser le conclave, lors duquel les cardinaux électeurs auront la lourde tâche d’élire son successeur. S’il est encore trop tôt pour connaître le nom de celui qui deviendra le 267ᵉ pape de l’Église catholique, plusieurs noms circulent. Voici les cardinaux en lice pour devenir le prochain souverain pontife.

Le nom du cardinal ultra-conservateur Robert Sarah, 79 ans, est aussi cité parmi les possibles futurs pape. Nommé archevêque de Conakry en 1979 par Jean-Paul II, à seulement 34 ans, ce prélat originaire de la Guinée est un traditionaliste. Il avait été nommé cardinal en 2010 par Benoît XVI, puis à la tête de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements en 2014 par le pape François, dont il a démissionné en 2021. Un an plus tôt, il s’était retrouvé mêlé à une polémique après la sortie d’un livre défendant avec force le célibat des prêtres, thème brûlant de l’Église, cosigné avec le pape émérite Benoît XVI.

Le cardinal italien Pietro Parolin

Tiziana FABI / AFP

Actuel secrétaire d’État (premier ministre) du Vatican, le cardinal italien Pietro Parolin, 70 ans, fait figure de favori. Avant de devenir numéro deux du Saint-Siège, fonction qu’il occupe depuis 2013, ce diplomate de carrière était nonce apostolique au Venezuela (2009-2013), où il devait gérer les difficiles relations entre l’Église et le président Hugo Chávez. Il avait été auparavant chargé des dossiers sensibles comme les relations avec le Vietnam, avec la Chine ou la question palestino-israélienne. Pietro Parolin avait contribué à la rédaction de la lettre historique de 2007 du pape Benoît XVI aux catholiques de Chine, qui tentait de désamorcer le conflit avec le régime communiste.

Le cardinal italien Matteo Zuppi

Andreas SOLARO / AFP

Le cardinal italien Matteo Zuppi, 69 ans, préside la Conférence épiscopale italienne depuis 2022. Il était l’envoyé du pape François pour la paix en Ukraine. Archevêque de Bologne, il a été fait cardinal au titre de la communauté Sant’Egidio. Fondée en 1968, cette communauté de catholiques laïcs, désormais spécialisée dans la diplomatie et les efforts de paix, avait pour mission initiale l’aide aux pauvres et aux exclus. Elle s’était fait connaître sur la scène internationale à travers la signature, en 1992, d’un accord de paix au Mozambique, dans lequel Mgr Zuppi a joué un rôle de premier plan. Il était l’envoyé du pape François pour la paix en Ukraine.

Le cardinal français Jean-Marc Aveline

Ludovic MARIN / POOL / AFP

Archevêque de Marseille depuis 2013, Jean-Marc Aveline(nouvelle fenêtre), est une figure emblématique de la cité phocéenne dont l’envergure dépasse les frontières de l’Hexagone. C’est à lui qu’on doit la venue de François dans la cité phocéenne en septembre 2023(nouvelle fenêtre), à l’occasion des Rencontres méditerranéennes. Ce défenseur de la fraternité interculturelle à la personnalité souriante et affable vient à 66 ans d’être élu à la tête de la Conférence des évêques de France (CEF). Jean-Marc Aveline partage l’intérêt pour le dialogue avec l’islam et la vision d’une Église davantage tournée vers les pays du Sud. Il a très tôt cherché à favoriser un dialogue interreligieux apaisé et à œuvrer pour la défense des migrants, deux des piliers du pontificat de François.

Le cardinal allemand Gerhard Müller

ALBERTO PIZZOLI / AFP

Le cardinal allemand Gerhard Ludwig Müller, 77 ans, est également cité par les médias italiens. Ancien préfet de la puissante congrégation pour la doctrine de la Foi (gardien du dogme au Vatican), il a été mis à la retraite par le pape en 2017. Ce religieux ultra-conservateur avait publié en 2023 un livre dans lequel il critiquait la gouvernance et le style du jésuite argentin, dénonçant l’influence d’une “coterie” autour de lui et s’inquiétant de sa “confusion doctrinale“. Déjà, en 2020, il avait attaqué le pape François, après la polémique suscitée par son franc soutien aux unions civiles pour les couples gay.  “Le pape n’est pas au-dessus de la parole de Dieu“, avait-il déclaré dans le journal italien Corriere della Sera.

Le cardinal philippin Luis Antonio Tagle

Noel CELIS / AFP

Étoile montante asiatique de l’Église catholique, ce souriant théologien philippin, très à l’écoute des pauvres et connu pour fondre en larmes lorsqu’il est ému, est très proche des idées réformistes du pape François. À ce titre, il est souvent inclus dans la liste des possibles futurs souverains pontifes. Le cardinal Luis Antonio Tagle a présidé l’organisation de bienfaisance catholique Caritas International, avant d’être promu en 2019 à la tête de l’importante Congrégation pour l’évangélisation des peuples, qui supervise les activités de diffusion du catholicisme dans le monde.

Le cardinal brésilien Sérgio da Rocha

TIZIANA FABI / AFP

Le cardinal brésilien Sérgio da Rocha, 65 ans, est considéré comme le grand favori pour l’Amérique latine. Archevêque de Salvador de Bahia depuis 2020, il était l’un des neuf membres du C9, le conseil des neuf cardinaux qui assistait le pontife dans le gouvernement de l’Église. Son nom est l’un des plus susceptibles de recueillir le soutien majoritaire au sein du conclave sud-américain.

Le cardinal guinéen Robert Sarah

GUY PETERSON / AFP

Le nom du cardinal ultra-conservateur Robert Sarah, 79 ans, est aussi cité parmi les possibles futurs pape. Nommé archevêque de Conakry en 1979 par Jean-Paul II, à seulement 34 ans, ce prélat originaire de la Guinée est un traditionaliste. Il avait été nommé cardinal en 2010 par Benoît XVI, puis à la tête de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements en 2014 par le pape François, dont il a démissionné en 2021. Un an plus tôt, il s’était retrouvé mêlé à une polémique après la sortie d’un livre défendant avec force le célibat des prêtres, thème brûlant de l’Église, cosigné avec le pape émérite Benoît XVI.

Matthieu DELACHARLERY