
Bien sûr, il y a du bon dans la Switch 2. La puissance de la console permet de jouer à des jeux exigeants sans trop de problèmes de latence. C’est aussi l’occasion pour Nintendo de payer sa dette technique, de rattraper son retard sur les fonctions sociales bien connues sur les autres consoles, et même d’innover dans le partage de jeux.
Pour autant, passé les premières heures d’émerveillement, tout n’est pas rose non plus. Après avoir digéré une grosse partie de cette nouvelle proposition de Nintendo, premier bilan de ce qui va… et de ce qui ne va pas !
5 points forts de la Nintendo Switch 2
La Switch 2 ne démérite certainement pas. Dans certains domaines, Nintendo en remontre à la concurrence, que ce soit en termes de design, de simplicité de fonctionnement, et même de performances.
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Des performances enfin au niveau
Le processeur de la Switch était déjà dépassé au lancement de la console en 2017. Pas étonnant dès lors que les jeux les plus gourmands aient souffert de problèmes de performances et d’une fidélité graphique aux fraises tout au long de son existence.
Nul ne sait combien d’années il a fallu à Nintendo et à Nvidia pour développer la puce de la Switch 2, mais force est de reconnaitre qu’elle tient plutôt bien la route. Certains gros titres comme Cyberpunk 2077 et Street Fighter 6 s’en sortent avec les honneurs — en même temps, on parle de jeux sortis respectivement en 2020 et 2023.
Mais Nintendo a eu la bonne idée de sortir des mises à jour pour plusieurs de ses titres Switch 1 les plus emblématiques, afin qu’ils tournent mieux sur la nouvelle console. Le résultat saute aux yeux. Tears of the Kingdom, Echoes of Wisdom, Pokémon Écarlate/Violet… Ces jeux qui souffrent de problèmes graphiques et de latence sont bien plus agréables à jouer sur la Switch 2.
Voilà à quoi ces jeux auraient dû ressembler dès leur lancement ! Dommage qu’il faille dépenser tant d’argent pour en profiter, mais c’est un autre débat. À noter également la fluidité de l’eShop : la boutique de Nintendo, véritable repoussoir sur la Switch 1, donne finalement envie d’acheter des jeux.
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GameShare : le partage de jeux pour pas un rond
On a suffisamment râlé sur le prix de la Switch 2 et de ses jeux pour ne pas saluer la fonction GameShare qui permet de partager un jeu depuis la Switch 2 vers d’autres consoles (Switch 1 et Switch 2). Enfin plus précisément, de streamer un jeu : en fonction de la qualité du Wi-Fi, des artefacts visuels peuvent apparaitre dans le flux.
Néanmoins, le jeu partagé reste dans le domaine du largement jouable et c’est tant mieux. Cette fonction devrait faire fureur en famille ou entre amis, où tout le monde n’a pas nécessairement craqué pour la Switch 2 ! Il ne reste plus à Nintendo qu’à multiplier le nombre de jeux compatibles, la liste étant assez ténue.
Lire Nintendo Switch 2 : comment utiliser le GameShare pour partager ses jeux sans les payer deux fois
Un grand écran pour en prendre plein les yeux
L’écran de la Switch 1 paraissait déjà un peu petit en 2017, avec une diagonale de 6,3 pouces. Alors que dire aujourd’hui, dans un monde des consoles portables où un ROG Ally possède une dalle de 7 pouces, ou de 7,4 pouces pour un Steam Deck.

La Switch 2 fait mieux que bien d’autres rivaux avec son écran de 7,9 pouces ! Alors évidemment, on aurait préféré que Nintendo jette immédiatement son dévolu sur une dalle OLED plutôt que LCD. Un modèle rafraîchi avec un écran OLED est probablement dans les cartons du constructeur, mais en attendant il faudra faire avec.
Cet écran n’a rien de franchement exceptionnel quand on commence à le mesurer un peu sérieusement (comme l’a fait le 01lab), mais il est coloré, plus lumineux, sa fréquence de rafraîchissement est de 120 Hz, il offre le HDR et le VRR… Tout cela profite aux jeux évidemment. Et puis on ne perd rien à brancher la console sur un téléviseur, avec le support de la 4K.
Lire Switch 2 : 1 jour avec la nouvelle console de Nintendo, on l’achète ?
Des Joy-Con très attachants
La Switch n’a jamais été qu’une simple console hybride : ses Joy-Con ont toujours été son vrai coup de génie. Modulables, bourrés de capteurs, capables de tout faire ou presque et de s’adapter à tous les styles de jeu, ils reviennent sur la Switch 2 dans une version revue, plus grande et plus confortable (tant mieux pour les mains des adultes), mais toujours aussi polyvalente.
Nintendo en a profité pour résoudre un des gros problèmes des précédents modèles. Les Joy-Con de la Switch 2 tiennent désormais grâce à de puissants aimants. Un double avantage : ils remplacent les rails de fixation, tout en éliminant le léger flottement qui pouvait exister auparavant. Et puis ce petit « clac », quel plaisir !
On attendra en revanche de savoir comment se comporteront ces Joy-Con après plusieurs mois de Mario Kart World — on parle bien sûr du fameux Joy-Con Drift. iFixit, qui a déjà démonté (difficilement) les manettes, n’a d’ailleurs pas de très bonnes nouvelles à partager sur ce point : les sticks des manettes ressemblent en effet comme deux gouttes d’eau à ceux des Joy-Con 1…
Un NSO qui vaut le coup
Chut, ne le dites pas à Nintendo, mais le NSO est resté au même prix ! Le NSO, pour Nintendo Switch Online, est le service sur abonnement du constructeur qui permet de jouer en ligne et qui donne droit à un catalogue de jeux rétro. Avec la Switch 2, le constructeur a enrichi son offre… sans pour autant augmenter les tarifs.
Les abonnés NSO avec l’option Pack additionnel ont ainsi accès à une sélection de jeux GameCube, parmi lesquels des classiques qui n’ont pas pris une ride, comme F-Zero GX et Soulcalibur II, ainsi qu’aux mises à jour Switch 2 des deux derniers Zelda 3D — elles sont normalement facturées 10 € pièce.
Si on ajoute tout le reste du NSO, les 40 € annuels peuvent être assez vite rentabilisés. En attendant que Nintendo se réveille, on pourra en profiter.
5 points faibles de la Nintendo Switch 2
La Switch 2 n’est pas qu’un paradis pavé de bonnes intentions. La console cache aussi des irritants plus ou moins pénibles. Liste non exhaustive.
Points or, bons pour jeux : la pingrerie de Nintendo
Dans les semaines précédant le lancement de la Switch 2, Nintendo a discrètement annoncé la fermeture de son programme de fidélité. Le principe était simple : en achetant un jeu (en démat’ ou physique), l’utilisateur gagnait un petit pécule de « points or » ; en les cumulant, il était possible de faire des économies parfois substantielles sur l’achat d’un prochain jeu sur l’eShop.
Depuis le 25 mars, il n’est plus possible d’obtenir ces fameux points or. Les points que l’on a précédemment cumulés peuvent être dépensés dans la boutique. Mais une fois que le stock est épuisé, le bon plan est terminé.

Nintendo a également annoncé que les « bons pour jeux » réservés aux abonnés NSO ne sont pas compatibles avec la Switch 2. Ces bons, vendus par paire, permettent d’économiser une dizaine d’euros sur le prix des jeux Nintendo… pour la Switch 1. Alors certes, on peut toujours truander en achetant des jeux Switch 1 avec des bons, puis installer leurs mises à jour pour Switch 2 (qui sont parfois gratuites, parfois payantes).
Mais il n’y aura aucun rabais sur Mario Kart World ou les jeux Nintendo exclusifs Switch 2. En éliminant les points or et en limitant les bons à la Switch 1, le constructeur s’assure que les joueurs paieront plein pot pour ses jeux. Un petit cadeau n’aurait pourtant pas fait de mal vu les prix pratiqués…
GameChat : bonne idée, exécution à revoir
Nintendo est très fier de son clone de Discord, GameChat, qui permet de discuter avec ses amis directement depuis la console. À l’échelle de la Switch, c’est une petite révolution : avec la première version, il fallait s’encombrer d’un smartphone. Avec GameChat au moins, il suffit d’appuyer sur le bouton « C » du Joy-Con pour rejoindre ses copains — et uniquement ceux enregistrés comme amis, ce qui évite pas mal des problèmes de harcèlement sur Discord et d’autres services du même genre.

Au niveau audio, c’est plutôt efficace. En même temps, Nintendo arrive 10 ans après tout le monde, alors heureusement que cette partie est maîtrisée ! C’est plutôt sur la partie vidéo que ça pêche : framerate aux fraises, affichage peu optimisé… GameChat a néanmoins pour lui d’exister (il n’y a rien de tel pour la Switch 1) et d’apporter un peu de convivialité.
Lire GameChat est la fonction préférée de Nintendo, mais est-ce la star de la Switch 2 ?
Des périphériques moyennement pris en charge
On parlait de GameChat un peu plus haut, cette fonction s’accompagne d’une nouveauté matérielle : le support des webcams. Nintendo en vend une, mais dans les faits n’importe quelle webcam fera l’affaire, il suffit de la brancher sur un des ports USB de la Switch 2 (celui du haut si la console est sur son dock).
Cela fonctionne plutôt bien et sans friction d’après nos tests, mais la Switch n’ira pas au delà de 1080p, même si la webcam est capable de monter à 4K. Il est aussi possible de brancher d’autres accessoires sur l’appareil, à commencer par des souris. Les Joy-Con font évidemment office de mulot, y compris pour contrôler l’interface de la console.

Avec d’autres souris, il est impossible de faire de même. En revanche, les jeux qui prennent en charge le mode souris des Joy-Con sont compatibles avec n’importe quel périphérique. Les claviers sont quant à eux pris en charge, ce qui n’est guère étonnant puisque c’est le cas aussi de la Switch 1. Mais le nombre de jeuxcompatibles avec les claviers est encore très modeste.
Le bilan est donc assez contrasté concernant le support des accessoires tiers. Les choses pourraient cependant s’améliorer si le mode souris des Joy-Con rencontre l’adhésion des développeurs. Après tout, il est possible de jouer à Cyberpunk 2077 avec la souris (et le clavier !), alors il y a de l’espoir.
Quant à la prise en charge du Bluetooth, malgré les belles promesses de Nintendo, au-delà de deux manettes sans fil et d’une paire d’écouteurs, point de salut.
Lire Nintendo Switch 2 : webcam, souris, clavier… tout fonctionne à quelques détails près
Cartes de jeu virtuelles : le démat’ toujours très loin du physique
Les cartes de jeu virtuelles ne sont pas une nouveauté exclusive à la Switch 2, mais il n’empêche : cette fonction apparue à quelques semaines de la nouvelle console sera étroitement liée dans l’esprit des joueurs à la nouvelle console. Dans l’idée, il s’agit de donner aux jeux dématérialisés les mêmes « fonctions » que les cartouches physiques.
Il suffit d’« éjecter » une carte de jeu virtuelle de sa console pour la « prêter » à quelqu’un, qui va alors l’« insérer » dans sa Switch. Dans les faits, ce n’est pas si simple. Déjà, le prêt se limite aux membres de son groupe familial. Les collègues et les amis sont donc exclus. Il faut aussi une connexion internet et activer le mode sans fil local pour synchroniser les deux consoles.
La console de destination devra être connectée à Internet au premier lancement du jeu prêté. Enfin, le prêt est limité à 14 jours. C’est tout de même infiniment plus simple avec une bonne vieille cartouche…
Le prix 💸
Mario Kart World ne coûte pas 80 € en démat’ ou 90 € en cartouche. Non, pour avoir le privilège de jouer au nouveau Mario Kart, il faut débourser au minimum 470 €, plus le prix du jeu ! Évidemment, c’est un raisonnement par l’absurde — pour jouer à Astro Bot, il faut d’abord une PS5. Cela n’exonère pas pour autant Nintendo du débat sur les prix de cette nouvelle génération.
Lors de la présentation de la Switch 2, bon nombre de joueurs ulcérés par les prix pratiqués par Nintendo avaient inondé les commentaires des vidéos du constructeur par un cri du cœur : « Drop the price ! » Pas de quoi ébranler l’entreprise qui a courageusement décidé de ne rien changer à sa stratégie. Même Welcome Tour, cette visite guidée dans la Switch 2, est resté à 10 € alors que Nintendo aurait pu faire un geste et le proposer aux abonnés NSO — voire, soyons fou, à tous les acheteurs de la console.
Ces 470 € finiront par être rentabilisés au fil des années. Tout comme les 80 € de Mario Kart World… Mais la fable d’un Nintendo soucieux des budgets familiaux a vécu.
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