Munich punit Paris et élimine le PSG de la Ligue des champions
A moins d’une semaine de la cérémonie des Oscars, le scénario n’est pas sorti de l’imagination débordante d’un étrange démiurge. Une nouvelle fois, le Paris Saint-Germain a été éliminé de la Ligue des champions. Comme l’an passé, les coéquipiers de Kylian Mbappé quittent la compétition reine en Europe dès les huitièmes de finale. Seul le bourreau change : au Real Madrid a succédé le Bayern Munich. Asphyxié par les Bavarois, mercredi 8 mars, le PSG s’est incliné à Munich (0-2), sans avoir donné l’impression de pouvoir inverser la tendance du match aller (défaite 0-1).
« Malheureusement on doit dire que le Bayern était plus fort que nous, a reconnu le défenseur parisien Danilo Pereira après la rencontre, au micro de Canal+. On a fait des erreurs. C’est dur de sortir comme ça, mais c’est la Ligue des champions. On n’a pas gagné beaucoup de duels. » Parmi les rares joueurs parisiens à avoir répondu présent cette saison, Pereira ne trouvait pas les mots pour analyser, une fois encore, les maux de son équipe.
Pourtant, Paris n’a pas débarqué en Bavière en rendant les armes. Pressants, les coéquipiers de Kylian Mbappé, surveillé sans cesse par la défense bavaroise, ont tenté de tromper la vigilance du Bayern. Mais sans se montrer franchement dangereux, et en prenant le risque d’être pris à revers par les flèches allemandes. « On a eu des occasions en première période, on ne les a pas mises. Quand c’est le cas en Ligue des champions, ça devient difficile », a énoncé Danilo Pereira. En fin de première période, le milieu de terrain Vitinha s’est précipité pour convertir une offrande du gardien adverse, Yann Sommer, qui lui a offert la balle sur un pressing d’Ashraf Hakimi. Mais là où l’an passé, Karim Benzema avec le Real Madrid avait sanctionné sans coup férir le PSG, le jeune milieu portugais a vu sa frappe repoussée par le défenseur Mattijs de Ligt. « Mattijs nous sort un super but, qui aurait pu nous gêner », a constaté Kingley Coman, l’ailier français du Bayern, reconnaissant « une première période compliquée » pour les siens.
Une nouvelle fois, un ancien Parisien punit le PSG
Au retour des vestiaires, les hommes de Julian Nagelsmann ont réagi. « On a montré qu’on était une équipe surtout », a insisté le défenseur français Dayot Upamecano, interrogé par le diffuseur. « On savait que ça allait se jouer sur les détails. Et on a marqué le premier but avec une erreur de l’adversaire. » Car à la différence de Paris, Munich ne s’est pas fait prier pour exploiter une offrande adverse. Et comme souvent face au PSG, c’est d’un ancien du club de la capitale qu’est venu la sanction, l’attaquant Eric-Maxim Choupo-Moting ouvrant la marque à la suite d’une perte de balle de Marco Verratti dans la surface parisienne. « En deuxième période, on prend ce but vraiment stupide. A ce niveau-là, il faut avoir un peu plus de lucidité », a tancé Christophe Galtier, l’entraîneur parisien, sur Canal+.
Si Sergio Ramos s’est procuré deux occasions, de la tête sur corner, en fin de partie, les Bavarois ont profité des larges espaces ouverts par Paris pour enfoncer le clou. Après plusieurs occasions manquées des siens, Serge Gnabry a doublé la mise en fin de match pour le Bayern, plantant le dernier clou sur le cercueil des espoirs parisiens.
Malgré Kylian Mbappé, bien cerné par l’arrière-garde bavaroise, une nouvelle fois, Paris n’est pas parvenu à se hisser à la hauteur de l’opposition d’une grande équipe européenne. Dominé à l’aller comme au retour par le Bayern, le PSG quitte la compétition reine en Europe, après laquelle il court depuis l’arrivée du fonds qatari à sa tête, en 2011. Et le bilan s’annonce salé pour l’encadrement du club : en dépit de nombreux recrutements au fil des ans, le club de la capitale a été contraint de faire entrer des jeunes formés au club – en l’absence, il est vrai, de Neymar et de nombreux autres joueurs. « Je ne sais pas si c’est une leçon qu’il faut retenir, mais c’est une frustration », a conclu Christophe Galtier. Eliminés de la Coupe de France, et désormais hors course en Ligue des champions, les Parisiens n’ont désormais plus que le championnat pour tenter de relever la tête. Un scénario qui commence à évoquer une rengaine, année après année.