Le groupe propose “une augmentation salariale de 7,8% en moyenne” incluant la prime de partage de valeur. “Trop faible”, estime la CGT.
Amazon dit avoir proposé des mesures avec un “impact réel et concret”, que la CGT juge insuffisantes, ce jeudi lors de la dernière réunion dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO) en plein mouvements de protestation touchant ses sites depuis plusieurs semaines.
Amazon France Logistique a proposé “une augmentation salariale de 7,8% en moyenne”, incluant la prime de partage de valeur (PPV, ex-prime Macron), a détaillé son directeur des ressources humaines Jon Scott. Une hausse qu’Alain Jeault, délégué syndical central CGT Amazon, juge “trop faible par rapport à l’inflation”. Ce dernier estime également que l’inclusion de la PPV dans l’augmentation salariale la gonfle artificiellement et que les salariés ne l’auront pas pleinement s’ils sont “à temps partiel, en arrêt maladie, absent ou en retard”.
“Les propositions ont été bien reçues”
A partir de deux ans d’ancienneté, dès 2025, les ouvriers et agents de maîtrise bénéficieront d’une prime comprise entre 2000 et 4000 euros par an, a poursuivi Jon Scott. Cette prime vient remplacer l’attribution d’actions gratuite. En 2023 et 2024, les salariés qui auront acquis leurs actions deux ans auparavant pourront les conserver, soutient Amazon. Cela ne remplace pas “la petite épargne” qu’offrait ces actions, selon Alain Jeault. Amazon a également proposé une revalorisation de primes dites d’anniversaire, basées sur l’ancienneté: 1500 euros à partir de cinq ans, puis 3000 euros pour les 10, 15, 20 ans.
“Je ne peux pas présager de la signature de l’accord mais les propositions ont été bien reçues” par les syndicats représentatifs, a estimé Jon Scott. Parmi ces derniers, Sud-Solidaires, CFDT, CGT, CAT et CFE-CGC. “Les gens ne sont pas satisfaits”, a estimé de son côté Alain Jeault, “on demandait 10% d’augmentation” et “on ne signera pas l’accord”. La signature de celui-ci est prévue pour le 11 avril.
Des mouvements de protestation ont touché plusieurs sites d’Amazon en France ces deux dernières semaines, dans une “convergence des luttes” entre NAO et réforme des retraites. Des mouvements de grève, des débrayages, des blocages, des barrages filtrants avaient émaillé le quotidien des sites de Boves (Somme), de Montélimar (Drôme), de Sevrey (Saône-et-Loire), d’Augny (Moselle). Amazon emploie 18.500 salariés en France.