Le Barça peut-il être privé de compétitions européennes ? L’Union des associations européennes de football (UEFA) a annoncé, jeudi 23 mars, l’ouverture d’une enquête concernant une « éventuelle violation du cadre juridique » de l’instance par le FC Barcelone, dans le cadre du scandale impliquant le club catalan autour de l’arbitrage. Déjà sur le gril de la justice et de la ligue espagnoles, l’actuel leader de la Liga poursuit sa chute.
Selon le journal sportif Marca, la commission d’éthique et de discipline de l’UEFA – qui avait déjà requis auprès de la Fédération espagnole de football des éléments sur « l’affaire Negreira » – a considéré qu’il existant suffisamment d’arguments pour procéder à l’ouverture de cette enquête, conformément à l’article 31 (4) de son règlement.
« L’affaire Negreira », du nom de l’ancien haut responsable de l’arbitrage espagnol, Jose Maria Enriquez Negreira, ébranle la formation depuis plus d’un mois, quand à la mi-février, deux journalistes de la radio Cadena Ser signalent que le parquet enquête sur cet « ancien vice-président des arbitres qui a reçu des paiements du Barça pour des conseils durant son mandat ».
Selon le ministère public, 7,3 millions d’euros lui ont été versés par le club blaugrana, sur une période de dix-sept ans (de 2001 à 2018). Repéré lors d’un contrôle fiscal, l’ancien responsable arbitral a expliqué aux autorités qu’il était mandaté par le FC Barcelone pour lui garantir une « neutralité arbitrale ». Ce que l’ancien club de Lionel Messi a confirmé, justifiant dans un communiqué avoir « fait appel par le passé aux services d’un consultant technique externe, qui a fourni des rapports techniques faisant référence à des joueurs des catégories inférieures en Espagne » et également reçu « des rapports techniques liés à l’arbitrage ».
Le club menacé d’être exclu des compétitions européennes
Des explications qui peinent à convaincre les autorités, en raison des sommes versées aux sociétés de Jose Maria Enriquez Negreira. Vendredi 10 mars, le parquet de Barcelone a inculpé le Barça – en tant que personne morale – et plusieurs de ses anciens dirigeants pour « corruption », « abus de confiance » et « faux en écritures de commerce » à la suite de ce scandale, qualifié de « pire moment qu’a jamais traversé le football espagnol » par le président de la Liga, Javier Tebas. Les autorités soupçonnent que les sommes impliquées ont servi à corrompre des directeurs de jeu.
« Ces paiements reconnus par Barcelone au vice-président de la Commission des arbitres, c’est anormal, a tonné le dirigeant, mardi 14 mars, sur la chaîne Movistar Vamos. C’est clair que ça génère des tensions. La réputation de notre football est en jeu. J’ai honte. Nous n’avons aucune explication de la part de Barcelone. »
Niant toute irrégularité, le président du FC Barcelone, Joan Laporta, a répété qu’il était « clair que le Barça n’a jamais acheté d’arbitre ni eu l’intention d’acheter des arbitres. Absolument jamais ! » Les paiements à M. Negreira ont pris fin en 2018, après que ce dernier a perdu son poste de numéro 2 de l’arbitrage espagnol, à la suite d’une restructuration du comité technique arbitral.
Sur le plan sportif, le club catalan ne risque rien en Espagne, les faits vieux de plus de cinq ans étant considérés comme prescrits ; mais ses dirigeants risquent des peines de prison sur le plan pénal. Et s’il est reconnu coupable, dans l’attirail des sanctions dont dispose l’UEFA, le club pourrait être interdit de disputer les compétitions européennes dans les prochaines années.